13 jours de course non stop
13 jours, 14 heures, 43 minutes et 50 secondes. C’est le temps qu’il aura fallu à André Caroff pour arriver au bout de la “Mil’kil”, cette longue course de 1 000 km qui traverse routes, sentiers et forêts depuis l’Anjou, en passant par le Limousin, l’Auvergne pour finir au Mont Saint-Clair à Sète.
Ce n’est pas la première fois qu’André se lance sur cette course. En 2018, après 522 kilomètres, il est contraint d’abandonner.
Loin d’être démoralisé, et malgré une préparation compliquée en raison du confinement, « avec une seule sortie longue distance, Carantec - Carhaix (65 km) et les 124 tours quotidiens du jardin de sa compagne, à Carantec (29), soit 10 km par jour », cette fois, le septuagénaire a tout donné pour aller au bout
“ Le dernier jour de course a été très dur : il faisait chaud, je n'avançais plus le long des routes à forte circulation, mais quel grand bonheur de franchir la ligne ! Quand j’y repense, j’ai couru 1 000 km, c’est incroyable ! Et avec le moral du début à la fin !”
Un mental d’acier
Dans le milieu moralaisien de la course à pied, André est bien connu. On le surnomme le loup-blanc de la course. André n’a pas volé sa réputation. Le coureur aura réussi à surmonter les ampoules, la météo et le corps qui s’affaiblit au fur et à mesure des jours.
Malgré les difficultés, il aura réussi à garder le rythme qu’il s’était imposé : 75 à 80 km toutes les 24 heures, avec des tranches de sommeil de 2 heures toutes les 6 ou 7 heures. Une belle preuve d’endurance, surtout à cet âge !
Seul septuagénaire en lice
Sur les 36 participants, André était largement le plus âgé. Au bout du compte, il se classe 19e, en dernière position, les 17 autres concurrents en lice ayant abandonné ici ou là, après 24, 300, 500 ou encore 800 km.
Mais loin d’être seul, c’est une formidable expérience humaine que le runner a vécu. Partageant à plusieurs reprise ses péripéties avec les habitants des alentours : “Monsieur Richard”, par exemple, ce pharmacien des Trois-Moutiers (Vienne), qui a réouvert son officine pour soigner ses pieds endoloris.
Ou encore avec Samuel, ce concurrent quadragénaire, avec qui « j’ai fait les trois quarts du parcours. Je le suivais sur l’appli, il courait beaucoup plus vite que moi, mais, en raison de son diabète, il devait dormir beaucoup plus. Alors, je doublais son camping-car la nuit, il me rattrapait le matin et on faisait un bout de chemin ensemble ».
Pour André, comme beaucoup d’autres runners, la course à pied a été une révélation, et une vraie révolution dans son mode de vie. "Je n’ai commencé à courir qu’à 35 ans ", précise-t-il. "Avant, je fumais beaucoup et je n’avais jamais pratiqué le moindre sport. Courir a changé ma vie".
Il finit avec un beau message : “Dans ma tête, quand j’enfile le short et que je pars, j’ai toujours 35 ans”