La première personne atteinte du syndrome de Down à s’inscrire à un Ironman
Un Ironman consiste en un triathlon au format XXL comprenant 3 800 m de nage en eau libre, 180 km à vélo et, pour finir, un marathon. Une épreuve qui représente un énorme défi physique et mental, qui demande jusqu'à une journée complète d'efforts continus. Terminer un ironman est donc un accomplissement et une grand fierté pour la plupart des sportifs.
Mais pour Chris, franchir la ligne d'arrivée signifierait bien plus. "Cela signifie que je peux réaliser mes rêves et prendre soin de moi", explique-t--il. "Cela signifie également que je peux inspirer d'autres personnes comme moi à poursuivre leurs rêves."
Le 7 novembre, Chris courra donc pour les millions d'autres personnes handicapées à qui on dit, souvent et depuis leur plus jeune âge, ce qu'elles peuvent et ne peuvent pas faire.
"Rien qu'en concourant à l'Ironman, Chris démontre un élément de dévouement et de réussite athlétique qui est souvent négligé dans le sport Special Olympics, et il sert d'inspiration à tout le monde", déclare Lou Lauria, chef du sport et de la compétition chez Special Olympics.
Bien que Chris nage et court tout en étant attaché à son partenaire "Special Olympics" et reçoit de l'aide pour la transition entre les sports, il sera chargé, pour le reste, de suivre les mêmes règles de l'Ironman que le reste des candidats.
"Nous ne faisons aucune adaptation pour qui que ce soit autour des éléments fondamentaux de la course", explique Andrew Messick, PDG d'Ironman Group.
Tous les athlètes doivent ainsi parcourir les mêmes distances et respecter les mêmes temps limites. Cela signifie que si Chris franchit la ligne d'arrivée en moins de 17 heures, "ce sera le même exploit que tout le monde", affirme le PDG d’Ironman Group. C'est aussi sacrément impressionnant
Au cours des 42 ans d'histoire d'Ironman, des centaines de milliers d'athlètes ont testé leur courage et leur endurance sur ces courses organisées dans le monde entier. Mais Chris est la première personne trisomique à s'inscrire à l'événement, selon Andrew Messick. “Et nous espérons qu'il ne sera pas le dernier.” s’est-il empressé d’ajouter.
Pour l'instant, l'Ironman Florida à Panama City Beach est toujours prévu pour le premier samedi de novembre. Mais à cause de la pandémie, il est probable que celle-ci soit reportée ou annulée.
Pour Chris, bien sûr, ce ne sera pas une excuse : “ Nous allons faire notre propre course et simplement la courir”.
Une discipline et un mental à toute épreuve
Grand sportif passionné de running, Chris sait ce qu’il veut. Le jeune homme a toujours voulu repousser les limites et montrer au plus grand nombre, que même en étant atteint de pathologie, rien n’était impossible. "Mon père dit que si vous vous asseyez sur le canapé et que vous jouez à des jeux vidéo, vous ne réaliserez jamais vos rêves".
Très vite, Chris s’est orienté vers le triathlon avec Special Olympics, une association qui a pour objectif de permettre au plus grand nombre d’enfants, de jeunes et d’adultes en situation de handicap mental de vivre la joie du sport.
Chris a donc travaillé d’arrache-pied. Après avoir réussi son premier kilomètre de nage en eau libre en octobre dernier, il décide de s’entraîner tout l’hiver et le printemps, pour devenir en mai, la première personne trisomique à terminer un demi Ironman.
Depuis, il court en moyenne 30 heures par semaine, tout en devant gérer l’école et ses devoirs. Certains jours, il se lève à 5 heures du matin, afin de pouvoir s’entraîner avant l’école, puis il réitère en fin de journée après les cours.
Chris enregistre et suit tous ses entraînements sur un grand tableau, assez représentatif du volume d'entraînement et de la discipline qu’il s'impose au quotidien.
Une vraie source d’inspiration !